Du 02 au 03 novembre 2023, le Centre d’Information et de Formation en matière de Droits Humains en Afrique (CIFDHA) a initié une session de formation au profit d’une quinzaine de leaders religieux, coutumiers et communautaires de la région du Nord. Venues des localités du chef-lieu de la région du Nord, ces différentes communautés sont allées à cette école des droits humains. L’objectif de cet atelier dans la région et au profit de ces couches est de mieux informer et sensibiliser ces leaders sur l’importance de la protection et du respect des droits humains dans le contexte de crise sécuritaire.

, Photo de famille des responsables du CIFDHA, participants et facilitateurs

, Le porte parole de la chefferie coutumière ; Sa notabilité Naaba Liguidi de Bimbilin

« La chefferie coutumière reste toujours une vitrine de la paix et la cohésion sociale. Nous oeuvrons jour et nuit dans le sens de l’apaisement des cœurs et du bon vivre ensemble. Mais depuis quelques années, nos sociétés sont affectées de telle sorte que nous nous entretuons. Voir donc cette organisation nous considérer et demander encore notre implication, nous réconforte dans notre position du garant de la tradition et nos valeurs de paix. Nous allons continuer dans notre mission de promotion du respect de la dignité humaine par des actions fortes », tel est le sentiment du porte parole de la chefferie coutumière du Yatenga, sa notabilité OUEDRAOGO Amadé à l’ouverture de l’atelier ce 02 novembre 2023.

Le Directeur exécutif du CIFDHA

Et c’est en vue de mieux outiller ces leaders sur les questions des droits humains et la nécessité de leur respect et protection. « échanger sur leur rôle en matière de promotion et la protection des droits humains, mobiliser ces représentants des communautés par des actions d’information et de sensibilisation des populations locales sur les droits humains » telles sont les attentes du Directeur exécutif du CIFDHA, Inoussa KAFANDO, en initiant cet atelier de formation. Et de préciser que la crise sécuritaire a révélé de cas de violations et d’atteintes graves en matière de dignité humaine et de droits humains. Et dans la région du Nord, les actions de monitoring en matière de violations et atteintes démontrent la nécessité de mener encore des activités de promotion et de protection en la matière.

L’implication de leaders coutumiers et religieux, une nécessité dans l’autre volet de la lutte contre l’insécurité.

Le contexte de montée de violations et atteintes aux droits humains sous différentes formes dans la région par plusieurs attaques. C’est conscient de cette situation et du rôle joué par les leaders que le CIFDHA demande encore une meilleure implication de ces couches pour un monde plus respectueux des droits de l’être humain. « Ils sont des voix fortes, de grands influenceurs au sein de leurs communautés respectives, c’est pourquoi, nous avons voulu donner l’information juste en matière de droits humains.

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Et en retour, ils feront le feedback pour sensibiliser. Nous lancerons également un appel à la population afin qu’elle sache que la lutte contre l’insécurité doit prendre en compte le respect de la dignité humaine. Si l’action militaire est un moyen pour faire face, il faut savoir qu’il doit nécessairement prendre en compte le respect des droits humains pour mieux réussir cette lutte. C’est pourquoi, le CIFDHA, depuis son existence officielle en 2010 œuvre pour un espace plus promoteur du respect des droits humains » a précisé le Directeur exécutif du CIFDHA.

Les leaders du Nord conscients de l’importance du droit humain et engagés.

En 48 heures d’école sur les droits humains, cet atelier du CIFDHA a permis aux leaders concernés de mieux comprendre l’existence des cas de violations. Des communications données par le Directeur régional de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi du Nord, Moussa TASSEMBEDO, les participants ont pris conscience qu’il est plus nécessaire de travailler dans le sens d’un espace de promotion de la cohésion sociale à travers la garantie de droits humains.

Selon, El Hadj Boureima OUEDRAOGO, de l’ONAFAR / Nord et membre de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina (FAIB), le choix du thème va en droite ligne avec les prescriptions divines. « Dieu a donné beaucoup de considération en l’être humain. Ce qui fait que selon les prescriptions islamiques, même au passage d’un cortège mortuaire, nous devons nous tenir debout en respect aux morts, n’en parlons pas de son vivant.

, Le porte parole de l’ONAFAR NORD

Nous devons nous considérer et avoir aussi de la considération pour nos prochains. C’est pourquoi, nous profitions de votre canal pour savoir que nous devons travailler pour le respect des droits d’autrui, travailler pour la prise en compte de la dignité humaine, toute chose qui va avec la volonté de Dieu », foi du porte-parole de l’ONAFAR.

, Pasteur Jean OUEDRAOGO

Quant au Pasteur de l’église centrale des assemblées de Dieu de Ouahigouya, Jean OUEDRAOGO, nous devons nous accepter dans nos différences. Dans la vie en communauté, il faut savoir tenir compte de la différence d’idées, d’opinions et de croyances. « La vie humaine est sacrée et aucun prétexte ne doit nous permettre d’ôter fortuitement la vie à son prochain, bafouer la dignité sous aucun prétexte. Nous, leaders devons être des repères de paix et de cohésion sociale afin d’illuminer nos communautés. Lorsque la soupe est très succulente, nous devons penser à donner quelques louchées à notre voisin » a-t-il conclu.

Abbé Kiswensida Raoul Ulrich NASSA

Le représentant de la communauté catholique, l’abbé Kiswensida Raoul Ulrich NASSA a surtout apprécié le choix fait par le centre, d’impliquer les leaders religieux et les responsables des communautés dans la promotion du respect de la dignité humaine. « Le contexte de crise fait que nous avons beaucoup de burkinabè victimes de plusieurs formes de violations de droits. Il s’avère donc nécessaire de travailler à réduire, voir bouter hors de nos localités ces atteintes à la dignité humaine.

Voir le CIFDHA, comprendre la place occupée par les leaders religieux est une très bonne chose et nous ne pouvons que nous réjouir du contenu d’information en droits et la sensibilisation. Nous étions sur le chemin du bon vivre ensemble, et l’engagement qui nous est demandé au sein de nos communautés respectives afin de protéger tous les citoyens ne sera pas lettre morte »

Drissa WENDBARK, Educmédias