Réseaux sociaux et veille citoyenne : Le cas école du blogueur « Le Soleil de Ouahigouya »

EDUCMEDIAS est allé à la rencontre d’un jeune Bloggeur de la région du nord. Egalement correspondant de presse, membre de l’Association des Bloggeurs du Burkina Faso, Abdoul Aziz Sawadogo est aussi le Secrétaire du « Réseau des Bloggeurs du Faso « Ré-Blog/Faso) dont le siège est dans la région du Nord. Ce jeune promoteur du Blog « Le Soleil de Ouahigouya » est dans la veille citoyenne à travers les réseaux sociaux sous la thématique redevabilité. Courant fin mars 2021, après un séjour de deux jours dans le Centre de Santé et de Promotion Sociale du secteur 4 de Ouahigouya et choqué par les conditions d’hospitalisation des patients qui y sont admis, celui qui n’hésite pas à exprimer ouvertement son opinion a fait une publication qui a fait bouger les lignes. Lisez plutôt !

E-DUCMEIAS : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Abdoul Aziz Sawadogo (AAS)
 : Merci ! Je me nomme Abdoul Aziz Sawadogo, je suis journaliste culturel, blogueur membre de l’association des blogueurs du Burkina (ABB). En effet, dire que je suis blogueur reconnu est de votre opinion. Je suis connu ? Je n’en sais rien ! Mais nous essayons de nous afficher partout où nous sentons interpeler, informer à travers les réseaux sociaux par le canal de mon blog qu’est Le Soleil de Ouahigouya « https://lesoleildeouahigouya.wordpress.com/?fbclid=IwAR1khKbVWO_zpAGnD-lHa61S8GOIN5_FeWlwf4eiHZ4KrYgPEP0iWNb-4fw »


E-MEDIAS : Vous avez postez des images de mauvaises conditions d’hospitalisation au CSPS du secteur 4 de Ouahigouya, quel est le but recherché ?


ASS : C’est après avoir passé une nuit au sein de ce centre de santé du secteur 4 de Ouahigouya avec un malade que j’ai réalisé à quel point les patients dans leur quête urgente de santé sont victimes d’autres situations compromettant leur état de santé. Il y’avait un manque d’hygiène, surtout les matelas sur lesquels les malades étaient couchés étaient complétement dégradés, délabrés. C’était tout sauf une salle d’hospitalisation dont je dirais qu’on devient malade en s’y séjournant si l’on n’y prend garde. Outré par cette situation d’un de nos grands CSPS de la ville, j’ai eu le réflexe de prendre des photos que j’ai par la suite, publié sur les réseaux sociaux. Après le post, l’indignation sur la toile était perceptible avec des condamnations de part et d’autres.

E-MEDIAS : Les agents de santé et le président du comité de gestion sont accessibles, pourquoi ne pas interpeller directement que de passer par ce canal des réseaux sociaux pour exprimer votre ras-le-bol ?

ASS  : Oui j’aurai pu approcher X ou Y pour leur faire cas de la situation de ce CSPS mais comme vous le savez, l’expérience a prouvé que ce sont des pratiques, des situations qui ont toujours été dénoncées mais restent sans solutions. C’est pourquoi, j’ai opté pour les réseaux sociaux afin que ma voix porte au plus haut niveau le plus rapidement possible. Ce qui fut fait car la preuve est que suite à ma publication, la réaction fut prompte. C’est dire que l’alerte a remonté jusqu’à Ouagadougou et très rapidement la direction régionale de la santé du nord a réagi en dotant le centre de santé en question de nouveaux lits. Cela n’était pas évident si j’avais approché physiquement X ou Y. Le problème pourrait être résolu aussi rapidement ou ne le sera pas du tout.

E-MEDIAS : Est-ce que vous n’avez pas été inquiété ou subi des menaces pour avoir donné votre point de vue sur un sujet que plus d’un voit mais ne dise mot ?

AAS : Oui, c’est vraiment une triste réalité. Le blogueur est plus vu par les décideurs comme un déstabilisateur. Suite à cette alerte que j’ai faite, j’ai remarqué que les premiers responsables de la santé n’étaient pas contents et ils me l’on fait savoir sous prétexte que je devais venir vers eux et non étaler cela sur les réseaux sociaux. J’ai demandé humblement pardon au COGES et au DRS du Nord. Mais je tenais à ajouter que je déplore la récupération faite par certains utilisateurs de réseaux sociaux, qui sous la protection de leurs « mentors », tentent de saper nos actions ou font de la récupération politique.

E-MEDIAS : Est-ce qu’il y’a eu des réactions en faveur de votre cri de cœur sur la vétusté des lits d’hospitalisation et des conditions d’hospitalisation ?


AAS : Par la suite, je pense qu’ils ont compris car grâce à cette publication, ils ont reçu un don de dix-huit (18) matelas venant d’une bonne volonté. C’est le but recherché quand on sait que l’état à lui seul ne peut tout faire. Je précise que je n’ai reçu aucune menace suite à cette publication. Reconnaître mon effort ? Oui des gens l’ont reconnu et m’ont adressé des messages d’encouragement. Mais j’avoue que je ne fais pas mess post pour des encouragements ou des félicitations, juste contribuer à résoudre des maux de gouvernance et de gestion par les mots. Bref, je me suis donné pour mission la veille citoyenne et nous le faisons chaque jour afin d’améliorer les conditions de vie des populations. Nous le faisons à travers des interpellations de tout acabit. C’est peut être maintenant que les gens voient l’importance de ce que nous faisons sinon mon clavier a apporté sa contribution dans plus d’une situation dans cette région.

E-MEDIAS : Après votre cris de cœur, vous êtes revenus faire un don de matériel de nettoyage, n’est pas une manière de vous racheter ou encore plier à la pression de X personne ?


AAS  : Oui, effectivement, moi-même j’ai apporté ma petite touche pour améliorer les conditions d’hospitalisation des malades. J’ai, avec mes maigres moyens, offert du matériel de nettoyage au CSPS. C’est de ma poche et c’est surtout pour donner l’exemple afin que d’autres personnes s’en inspirent. On n’a pas besoin d’avoir une cantine d’argent pour faire un geste en faveur de la communauté. Un peu d’argent peut résoudre de grands problèmes. J’ai offert ce matériel à la structure afin de permettra aux accompagnants des malades de rendre les locaux propres en cas de vomissements et autres besoins.


E-MEDIAS : Votre mot de la fin ?

ASS : Comme mot de fin, je vais inviter les autorités à redoubler d’effort en ce qui concerne l’épanouissement des populations. Surtout la question de santé publique. Il est inadmissible que des hôpitaux soient dans ces états. En ce qui me concerne, je serai toujours là pour interpeller objectivement, c’est-à-dire une veille citoyenne au profit du pauvre citoyen. Je pense qu’ensemble et avec le concours de tous, nous pourrions garantir aux populations, des soins de qualité dans un environnement sain.

Propos recueillis par Drissa Wendbark

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